jeudi 13 avril 2017

Consultation en ligne sur le projet de loi pour une République numérique : Ma réponse

Suite à ma participation à la consultation en ligne sur le projet de loi pour une République numérique, on m'a demandé ce que j'en pensais via une enquête "de satisfaction" en ligne.
J'ai répondu à leurs questions et ajouté ce commentaire :

Il faut généraliser la progression vers une véritable Démocratie qui s'appuie sur les technologies de l'Internet, l'ensemble des citoyens pouvant désormais être consultés et pouvant collaborer à la production de textes de lois.
Il n'est absolument plus normal qu'un petit millier de personnes (députés et sénateurs) décident seuls, sans recueillir l'avis et sans se servir des compétences des citoyens, des lois qui s'appliqueront à une soixantaine de millions d'autres (eux-mêmes en étant parfois exemptés grâce à l'"immunité parlementaire").
Le processus doit donc être généralisé à l'ensemble du processus législatif via une plateforme style Wikipedia.

J'espère (je sais) que je ne suis pas le seul à penser cela, même si je pense souvent des choses un peu différentes des autres...

vendredi 7 avril 2017

Faire le maximum pour en faire le minimum

Tel pourrait être la devise de la Fonction Publique française...
On pourrait même ajouter "par tous les moyens".
Ce sont ces moyens que je vais lister ici (par ordre d'importance hiérarchique de l'agent - mais valable pour tous (la majorité en fait)) :

Moyen 1 : Refuser la moindre tâche supplémentaire :

En théorie, cela s'appelle un "refus d’obéissance", passible d'une sanction.
Sauf que, car il y a un "sauf que", pour cela il faudrait :

Que les supérieurs de l'agent en question osent faire la démarche.
Mais cela impliquerait tout d'abord du courage (normalement nécessaire chez un manager, mais rare dans la Fonction Publique), mais aussi de la confiance en ses compétences (rares là encore, les responsables étant promus quasiment exclusivement pour des raisons d'ancienneté et/ou de "copinage" et non pas d'aptitude à la gestion d'équipes), qui pourraient être remises en question lors du processus.
Le processus parlons-en.
La demande de sanction, qu'il faut justifier de toutes les façons possibles sans pour autant dire toute la vérité, doit traverser et être validé par toutes les strates de l'administration.
Elle va donc 1/ mettre un temps infini à être prise et/ou 2/ avoir un maximum de chances d'être plus ou moins "interceptée" par une "connaissance" de l'agent en question, ce dernier ayant rarement intégré la Fonction Publique sans, comment dire..."recommandation"...
Si jamais elle lui revenait quand même par miracle, elle ne serait sans doute pas très efficace, puisque dans la quasi-totalité des cas, l'agent ne risquera pas le seul vrai danger que risque un employé "normal" : perdre son travail.
Il sera donc au mieux "réprimandé" pour avoir été vilain, ce qui aura peu de chances d'améliorer sa productivité. Au contraire (s'il était nécessaire de le préciser).

Il y a aussi l'option du placard, destiné aussi bien à ceux qui en font trop que ceux qui n'en font pas assez :
Ces personnes continuent alors à être payées à ne rien faire, parfois plusieurs fois le salaire moyen en France, pendant tout le reste de leur vie pour certains...
Les premiers en souffrent, tombent malades et parfois se suicident.
Les seconds s'en délectent et en profitent même parfois pour travailler au noir, même pendant les heures de bureau.
Tout ça avec de l'argent public - l'argent de nos impôts.
Trop génial.

Moyen 2 : Râler en permanence et se dire "dé-bor-dé" à qui voudra bien l'entendre :

Là, (même) pas de sanction à l'horizon.
Le fonctionnaire a le droit de se plaindre autant qu'il veut, même s'il en fait DÉJÀ un minimum, du moment qu'il ne déroge pas au sacro-saint "devoir de réserve".


Qu'importe s'il a un poste garanti à vie quel que soit son niveau de performance (le mot n'existe même pas dans le langage administratif), s'il n'a pas de jours de carence, si sa retraite est calculée sur ses 6 derniers mois d'activité, si son salaire est compensé en termes de pouvoir d'achat :
2-3 choses minuscules qui mettent "un tantinet" à mal l'"Egalité" claironnée au fronton de notre République notamment par les socialistes (mais bon on ne va pas faire de politique ici, non mais !)

Pour résumer, ce "mode de fonctionnement" permet de s'assurer que ce seront en priorité ses collègues les moins "belliqueux" qui seront chargés en priorité des tâches à réaliser (se référer plus haut à la notion de "courage" du manager) et ainsi de rester à un niveau d'occupation minimum - le but recherché par la manœuvre.

Moyen 3 : "Faire faire" le travail par d'autres :

Là, 2 options selon le niveau hiérarchique :

- Pour un "subordonné", utiliser au maximum les options 1 et 2 pour "faire faire" son travail par ses collègues, voire par ses supérieurs (je vous ai déjà parlé du courage des managers ? ah oui, pardon).

- Pour un "responsable", utiliser le maximum de budget possible pour "faire faire" le travail par des prestataires de service et autres "Assistance à Maîtrise d'Ouvrage" (sa fiche de poste le rendant seulement "responsable" des tâches à réaliser mais ne l'obligeant pas à les faire lui-même, son "travail" se bornant finalement à le déléguer aux autres).
Cette méthode est très largement employée bien qu'elle coûte de véritables fortunes car elle a de nombreux avantages :
- Le manager n'est plus responsable de rien : Ce n'est pas sa faute mais celle du prestataire - On en changera dans 2 ans quand le marché sera fini et lui pourra garder sa place.
- Il peut jouer au ventriloque avec l'AMO, qui va dire à sa place ce qu'il pense et faire à sa place ce qu'on lui aurait reproché de faire. Cool.
- Il est "virtuellement" responsable d'encore plus de personnes, ce qui va le fait paraître encore plus important, tel un général d'armée mexicaine...(D'ailleurs, on parle moins de "services" (censés rendre le service) que de "directions" (qui se contentent de "diriger"))
- Il se fait plein d'amis et se fait inviter à plein d’événements (sportifs, culturels...) et autres "séminaires", à Marrakech ou ailleurs, là encore aux frais du contribuable...

Voilà voilà je pense avoir été assez exhaustif...

Mais pour finir sur une note positive, je conclurai en disant qu'au moins, on ne pourra pas reprocher aux fonctionnaires d'épargner leurs efforts...pour en faire le moins possible...tout en étant payé le plus possible, ce qui est un pied de nez au fameux "Travailler plus pour gagner plus" de notre grand ami, mais petit par la taille - j'ai nommé Nicolas SARKOZY ! (Mince j'ai ENCORE fait de la politique... ;-)