Tel pourrait être le résumé rapide de la journée, difficile à vivre, d'un placardisé, dont je fais malheureusement partie...
Car même si la journée standard Métro-Boulot-Dodo du français moyen ne paraît à priori pas bien passionnante, il y a en son milieu environ 7 heures de travail.
7 heures pendant lesquelles on est normalement occupé et pendant lesquelles on ne voit pas spécialement le temps passer (lire mon article
Le temps passe t-il vite ?).
Mais lorsque vous êtes au placard, quelle qu'en soit la raison, vous n'avez plus rien à faire - ou quasiment plus rien.
Alors oui, il est possible de s'occuper à des tâches personnelles, comme gérer ses finances sur le site de sa banque ou rechercher un nouveau papier peint pour la chambre de la grande chez Leroy-Merlin.fr.
Il est aussi possible de profiter de tous ces jeux en ligne ou sur mobile dont le succès est tel qu'on les retrouve même sur les téléphone des députés à l'Assemblée Nationale (et pourquoi pas au Sénat ? Parce que les sénateurs sont trop vieux, voyons !).
Mais la réalité est que pour ceux à qui il reste encore quelques neurones pour y penser, les journées sont vides, vides de sens, et elles se ressemblent toutes...
Car comme l'exprime bien David GRAEBER, qui a théorisé les "bullshit jobs", ou jobs à la con, dans lesquels les employés font, au mieux, des tâches inutiles à la société : "Ce que l'on fait 8 heures par jour a un impact sur les autres. Et si vous retirez ça aux gens, c'est comme s'ils mouraient de l'intérieur."
Alors on tient le coup.
On tient le coup parce que l'état de l'emploi en France n'est pas tel que vous pouvez retrouver un poste intéressant aussi simplement et aussi sûrement que ça ailleurs, surtout quand vous avez de l'expérience et un bon salaire.
Et cela est pire encore quand vous êtes fonctionnaire et que vous avez la sécurité de l'emploi, qui n'anime certes pas pour autant vos journées, mais qui vous assure plus ou moins de pouvoir être capable de finir de rembourser votre crédit maison, ce qui n'est pas vraiment négligeable malheureusement...
Comment alors faire autre chose qu'essayer de supporter, jour après jour, la situation ?
Pour ma part, j'ai trouvé ma motivation : Parler de ma souffrance au travail et travailler à faire condamner mon employeur pour cela.
Mais vu que je suis un
zèbre et un idéaliste, comme me l'a dit mon avocat (c'était une insulte dans sa bouche), je ne souhaite pas m'arrêter là :
Je souhaite encore plus que tout que ma situation permette de lever le voile sur une pratique honteuse qui dure depuis des décennies, fait souffrir de nombreuses personnes dans notre pays et consume l'argent public, qui ne devrait définitivement pas servir à cela.
Si mon exemple pouvait servir à ceux qui souffrent comme moi de ne pas être employés à leur plein potentiel alors qu'ils sont pourtant payés pour cela, j'aurais alors simplement réussi à faire ma part.
To be continued...