mardi 20 décembre 2016

Dieu est un fonctionnaire

Le rapprochement n'est pas immédiat, mais assez étonnant si l'on y réfléchit bien :

1 - Dieu a un emploi à vie :

Il a été titularisé vers -1.4.10^10, ce qui fait un sacré bail. Que faisait-il avant, personne ne le sait.
Mais je veux bien parier sur le sujet : Il ne faisait rien. (Forcément puisque rien n'existait - même pas lui ?).
Il a bossé au début (pendant sa période de stage), et a designé tout l'Univers, en 6 jours.
Plus fort que S+arck (pas Tony, l'autre).
Puis une fois qu'il a été titularisé définitivement, il s'est mis au repos (tout aussi définitif lui aussi - on en reparle).
Emploi à vie disais-je donc.
Car un peu partout sur Terre, la religion a été inventée. Par besoin.
Par besoin de parler à quelqu'un quand il n'y a personne, de pouvoir demander l'impossible à quelqu'un quand personne ne peut rien pour vous, pour avoir l'espoir de vivre éternellement (même si ça doit être drôlement emmerdant), etc...
Ces religions ont nommé ce Dieu (et d'autres), au plus haut poste possible.
Et tel un fonctionnaire, il est indéboulonable, quoi qu'il fasse.
Maladies, guerres, famines, il n'est responsable de rien et reste toujours à son poste pour ceux qui l'y ont placé.
Les croyants de tout poil passent leur temps à prier pour obtenir qui l'argent, qui la santé, qui la réussite...et sont généralement ignorés.
Eux ou leurs proches, malgré toutes leurs "bonnes actions" et leur présence assidue aux célébrations diverses et variées, finissent par avoir le cancer et être emportés, alors que d'autres mauvaises herbes perdurent...
Et pourtant, ils continuent encore d'y croire.
Et Dieu, protégé par son statut "divin", est toujours à son poste, alors qu'il mériterait pourtant d'être licencié pour incompétence professionnelle (en plus depuis qu'il y a la rupture conventionnelle il n'y aurait rien de plus facile !).

2 - Dieu coûte cher à ceux à qui il est censé rendre service :

Impossible de compter le nombre de monuments érigés à sa gloire, l'argent et les vies engloutis pour les bâtir, les offrandes de toutes sortes dont se sont privés ses agneaux pour espérer quelque chose en retour...
Ceux qui profitent réellement de ces richesses sur Terre ont pour seul travail de l'excuser en permanence en ramenant à l'Homme la responsabilité de tout ce qui se passe de mal ici bas (car lui bien sûr il n'y peut rien (pourtant je croyais qu'il était tout-puissant)), et en lui attribuant tout ce qui se passe bien, alors que personne ne l'a jamais vu travailler !

3 - Absentéisme au travail :

Car ce corollaire de l'emploi à vie (ou quand l’excès d'absentéisme ne conduit même pas au licenciement) s'applique aussi à ce "fonctionnaire" là, mais en pire :
Personne ne l'a jamais vu à son poste, mais tout le monde continue à lui demander des trucs, dont il ne s'occupe jamais !
Et tout le monde est content !
Incroyable mais vrai...

4 - Aucune notion d'efficience :

Malgré donc les sommes colossales et le temps dépensé pour lui par ses ouailles, le service rendu est très loin d'être à la hauteur : Lui non plus ne connaît pas la notion d'efficience, tout comme la Fonction Publique...
Il coûte donc bien cher aux croyants de tous ordres en temps et en argent comparativement au travail qu'il veut bien faire...
Si j'étais méchant, je dirais même que 0 divisé par beaucoup ça ne fait pas grand chose, mais ce n'est pas mon genre...

Je finirais bien en disant que certains le représentent même pour imager tout cela avec un gros zéro au dessus de la tête, mais là ça serait presque blasphémer...Donc je m'abstiendrai ! ;-)


Révolutionnaire de gauche ou évolutionnaire de droite ?

Non, non, il n'y a pas d'erreur. J'ai bien écrit "évolutionnaire".
On me dit pourtant assez souvent que je ne manque pas d'air, mais cette fois, c'est plutôt le contraire.
Bon OK, cette fois encore, je n'ai rien inventé, car même si le terme n'apparaît pas souvent sur le web, il a quand même déjà été évoqué.
Que signifie-t-il pour moi alors ?
Et bien aussi loin que je puisse me souvenir, cela date de l'époque où j'ai vu ce que pouvaient faire les premiers ordinateurs personnels et les "consoles de jeux", qui se branchaient alors sur les téléviseurs avec la prise antenne (même la péritel n'existait pas encore - et oui, je suis si vieux que ça !).
J'avais alors environ 8 ans, et je me disais "Ce serait bien si j'en avais un"...
Après avoir fait le forcing sur mes parents, j'ai finalement réussi à en avoir un (le Texas TI99 4/A ;-).
Et depuis cette époque, à chaque fois que mon esprit ne fait rien, ou au contraire est confronté à un problème, je pense "Ce serait bien si...".
Il n'y a rien d'anormal à ça : Il est en effet dans la nature humaine de vouloir toujours plus et mieux, et c'est une bonne chose, car sinon nous en serions encore à l'âge de pierre.
Cette "recherche du mieux" est valable aussi dans la vie privée : souhait d'avoir une maison, une voiture, un téléviseur plus grand, plus d'habits, de chaussures (même quand ça en devient inutile).
La société de consommation à bien compris compris cela et continue de répondre à ce besoin à merveille (si nos ressources étaient infinies, ce qui n'est malheureusement pas le cas).

Mais dans le travail c'est différent.
Par crainte de sortir de leur zone de confort (ou simplement par fainéantise), beaucoup de salariés n'aspirent qu'à une chose : le statu quo
Ils craignent le changement des méthodes ou des outils de travail et les réorganisations de toutes sortes au point qu'ils ont inventé un (horrible) proverbe pour exprimer leur peur :
"Le mieux est l'ennemi du bien". 
Cela est encore plus vrai dans les grosses structures et donc aussi l'administration, où l'inertie due à la lourdeur du système rend plus difficile le changement et restreint l'impact des initiatives aussi bien que celui de l'inaction, encourageant plutôt ainsi cette dernière attitude.

(A noter que cela n'est malgré tout pas vrai pour certaines sociétés - comme Google, multinationale, mais agile - mais c'est vrai que nous sortons de l'hexagone...).
Mais il faut bien reconnaître que l'immobilisme a ses vertus :
D'abord, c'est reposant, puisqu'il n'y a rien a faire !
Ensuite, pas de questions à se poser non plus ! A quoi bon réfléchir à trouver une solution pour améliorer une situation, alors qu'il suffit simplement de la supporter encore quelques (dizaines d') années de plus pour être à la retraite ?
Enfin, pas de risques ! En ne proposant rien, on ne fait pas de pari sur l'avenir et donc sur l'inconnu. On "capitalise" sur le présent (LOL), et on ne sera pas tenu responsable des éventuels problèmes qui pourraient arriver si on avait l'idée folle de vouloir mettre en place un nouveau système.
Cette attitude conservatrice est particulièrement appréciée en France, et d'ailleurs ils l'ont plébiscité sous Mitterrand, lui permettant d'enchaîner deux mandats car il a eu l'intelligence de toucher à un minimum de choses...

La seule chose pour laquelle l'ensemble des salariés français sont unanimement d'accord pour accepter de voir évoluer, c'est leur salaire.
Inexorablement, comme si le simple fait de vieillir devait être forcément gratifié par une augmentation.
Et cela, bien sûr, sans rien faire de plus, sans rien changer.

Alors évidemment, quand un olibrius passe son temps à dire "Ce serait bien si...", à proposer quasiment instantanément des solutions simples et efficaces pour résoudre des problèmes qui n'en paraissent même pas pour les autres, inutile de dire qu'il est rapidement catalogué par la très grande majorité de ses collègues comme ce que l'on appelle un "empêcheur de tourner en rond"...
C'est un peu comme comparer une Formule 1 à sa version sur un manège d'enfant...



Car cette métaphore, qui en dit déjà beaucoup, ne s'arrête pas là.
Parce que si la sensation de vitesse et de faire la course en tête est agréable, elle pourrait devenir grisante et mal finir si l'accélération n'était pas maîtrisée...
En effet, telle une Formule 1 dont la seule limite de vitesse est finalement la capacité de son pilote à la contrôler, il faut éviter d'être "pied au plancher" sous peine de déraper au prochain virage ou de casser sa colonne de direction comme Ayrton SENNA...
Je surveille donc attentivement l'aiguille du compte-tours, même si des fois j'ai la désagréable sensation d'être bloqué dans un embouteillage monstre, au volant de ma voiture de course et de tous ces chevaux vapeur devenus complètement inutiles dans cette situation...

Et pour ceux qui seraient allés au bout de cet article, je vous offre une "définition graphique" de ce néologisme :








La lenteur de la justice en France

Tout est dans le titre, je m'arrête donc là.
Mais non, je plaisante, si je n'avais rien de plus à dire sur le sujet, je ne tiendrais pas un blog ! ;-)

J'ai (eu) la malchance d'être confronté moi-même à la justice et j'ai donc pu constater à quel point cette administration (la justice) est effroyablement lente...
Des mois et des mois pour lire quelques dizaines de pages et donner un avis (même pas sur le fond du problème, juste sur la "légalité" des faits).
Mais combien de personnes sont affectées à ces tâches ? Combien de dossiers ont-elles à traiter ? Combien de retard ont-elles ?
Malgré une interface (minimaliste) de "suivi" du dossier en ligne, le travail des différentes cours est parfaitement opaque.
Il n'y a aucun "responsable" qui impose une date de rendu quelconque, tout cela pour des dossiers qui concernent souvent des problèmes graves d'argent ou de pathologie et qui mériteraient donc d'être traités le plus rapidement possible.
Les usagers de ce SERVICE, car nous payons ce service avec nos impôts, sont laissés dans l'ignorance la plus totale dans une indifférence encore plus totale.
Les frais d'avocats doivent être avancés et ne seront remboursés (et même pas en totalité) que si la cour le veut bien et lorsqu'elle aura atteint la fin de son processus de "délibération", qui ne consiste généralement qu'à suivre les conclusions du rapporteur public pourtant déjà énoncées des semaines auparavant.

Comment cet état de fait peut-il être connu et ignoré de la sorte par tous les gouvernements successifs, comme si cette lenteur et cette opacité incroyables était un problème insoluble ?
Pour les hommes politiques, la question ne se pose pas. En effet, il suffit de regarder le cas de Sylvie ANDRIEUX, condamnée en première instance, en appel, puis définitivement par la cour de cassation à détournements de fonds publics...Le temps que la procédure se déroule (presque 10 ans !), elle aura eu tout le temps de continuer à toucher les salaires correspondant à ses mandats (elle est députée, eh oui, elle fait des lois !), alors que la peine requise contre elle est de la prison ferme (mais rassurez-vous, elle a déjà demandé le bracelet électronique pour ne pas être emprisonnée).
Les hommes politiques se satisfont donc de cette lenteur et ne prennent par conséquent pas la peine de changer la situation, d'autant plus qu'ils ont l'argent nécessaire pour patienter sans soucis financiers...
L'usager moyen est lui par contre pénalisé (sans jeu de mots) par cette lenteur, en attente d'un dédommagement ou d'une action. Nombreux sont les cas de personnes en justice sombrant dans la dépression en attendant les conclusions des juges...
On pourrait aussi citer le cas de Vincent LAMBERT, qui attend, emprisonné dans son corps depuis des années, que la justice française veuille bien (se contenter d') appliquer la décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme de le laisser mourir en paix.
Et qui a envie de s'attaquer à un monstre comme le Ministère de la Justice pour avoir été aussi lent alors qu'il en a à peine terminé avec ses propres soucis ?

Le problème ne se limite pas non plus aux juges, car les avocats et autres experts, partie intégrante du processus, ont par phénomène de mimétisme calqué leur vitesse et leur réactivité sur celles de la justice : des semaines pour passer un appel de 5 minutes, des mois pour donner une date d'expertise, tout est à l'avenant, et ils trouvent tous cela parfaitement "normal"...

Heureusement (car tout n'est pas noir heureusement), il existe le référé...Cette procédure accélérée (par quel miracle ?), permet de rétablir quelqu'un dans son droit dans un temps qui se compte en jours là où l'unité de "travail" de la justice se compte en mois, voire en années...

Alors pourquoi est-ce que toutes les procédures auprès des tribunaux n'ont pas cette vitesse ?
A l'époque où Google parcourt le web mondial et des milliards de résultats en un clin d’œil, pourquoi est-ce que des milliers de personnes doivent être prisonnières pendant des années d'un carcan administratif qu'elles financent pourtant elles-même avec leurs impôts ?
Puisque cela existe désormais, à quand une class-action en France contre les lenteurs de la justice ?

PS : Le sujet de cet article porte bien sur la LENTEUR de la justice, pas sur la pertinence de ses décisions. Que penser en effet d'une "justice" qui (entre autres) condamne un employé de banque à payer une amende représentant plusieurs centaines de milliers d'années de travail au SMIC, puis se ravise pour changer d'avis radicalement, ou de cette même soi-disant "justice" qui déclare une ex-ministre coupable de négligence (et encore le mot est faible : 400 millions !!!), mais ne la condamne pas ?
Mais c'est une autre histoire...

De l'Éducation

Nous sommes en 2016.
L'éducation, comme tout, a évolué, et ce n'est pas moi qui m'en plaindrait. Et mes filles encore moins.
Mais a t-elle vraiment évolué dans le bon sens, that is the question.

Depuis que j'ai la chance d'être Papa, je me suis en effet posé pas mal de questions sur le sujet, et essayé de faire au mieux (car de toutes façons quoi qu'on fasse ça ne sera pas bien ;-).
Je ne me suis pas contenté (comme certains), de lire, d'apprendre par cœur et de répéter sur mes enfants un manuel sur l'"éducation moderne" acheté pendant la grossesse dans le rayon "Meilleure Vente en Famille, Santé et Bien-être" sur Amazon.
J'ai privilégié le dialogue et la franchise, même si, toute vérité n'étant pas forcément bonne à dire (si, si, je vous jure !), j'ai parfois dû ronger mon frein.
J'aime parler (et écrire mais ça vous l'aviez remarqué) et sur ce point c'était une bonne chose d'avoir deux filles, a priori un peu plus portées sur la discussion que des garçons.
J'ai donc souvent (toujours) argumenté mes décisions, quelles qu'elles soient.
Rassurez-vous, je ne vais pas dire que je regrette le bon vieux temps où les parents donnaient des ordres aux enfants et sortaient la ceinture s'ils n'étaient pas exécutés à temps.

Mais, car il y a un mais, je constate que cette pratique du dialogue, surtout si elle est exagérée (et comme tous les extrêmes donc), peut poser problème.
Ainsi, pour moi, un manque de respect caractérisé (voire une insulte), doit être "punie" sur le champ, et pas "commentée" comme un problème quelconque.
Par exemple, une connaissance s'était pris un "Je vais te mettre à la poubelle !" par sa fille de 4 ans qui ne voulait pas partir de chez nous.
Fidèle au mode opératoire écrit dans le bouquin que le couple avait acheté, il lui a répondu "qu'il comprenait qu'elle n'avait pas envie de partir mais qu'elle s'était bien amusée et qu'il était à présent temps d'y aller".
Moi je sais ce que j'aurais fait.
Parce qu'à force de traiter nos enfants (qui plus est de cet âge-là), comme s'il étaient nos égaux (et même, je ne laisserai personne de mon âge me parler de la sorte), nous manquons à notre devoir.
Notre devoir, c'est de fixer des repères et des limites, définir notre place d'éducateurs et celle de nos enfants, pour que l'"équipe" de la maison fonctionne bien (oui, c'est aussi le manager et l'ingénieur que je suis qui parle).
Comme dirait une de nos connaissances qui a d'ailleurs écrit un livre sur le sujet (que je n'ai pas lu mais dont le titre à lui seul dit beaucoup), un enfant roi est un enfant sans loi.

Et comment est-ce qu'éduquer un enfant en le laissant penser que tout lui est dû et qu'il n'a rien à faire qu'à demander pour obtenir pourrait être une méthode qui va le préparer à la vie qui l'attend ?
Car cette dernière sera faite d'obligations, de lois (surtout s'il reste en France), et d'ordres - tout le monde à son niveau ayant des ordres à suivre, même les "Présidents" et "Présidentes".
Je ne dis pas qu'il faut obéir sans discuter. Ce serait même contraire à mes principes.
La discussion est toujours possible (c'est d'ailleurs pour cela que j'ajoute toujours des explications "par défaut" à mes demandes (pour éviter les discussions justement si possible), que ce soit dans le domaine privé ou professionnel).
Mais nous serons toujours voués à jouer un rôle dans la société (et c'est tant mieux - à moins d'avoir envie de vivre en ermite), avec des libertés certes (quoique..), mais aussi des contraintes, en vue d'"apporter notre pierre à l'édifice".
Il me semble donc parfaitement cohérent d'apprendre à nos enfants à respecter des règles de politesse (et dans respecter il y a RESPECT) et de vie en communauté.
Ainsi, mais c'est un tout petit exemple parmi d'autres, j'EXIGE que ma fille (la grande surtout - elle a 15 ans), réponde à mes courriels.
Je suis loin de la spammer (si je lui écris 2 fois par mois c'est un grand maximum), et donc je lui demande qu'elle montre du respect pour le temps que j'ai pris pour lui écrire, ne serait-ce qu'en écrivant "OK vu" en retour (10 secondes chrono).
Je n'accepte pas qu'elle me réponde qu'elle n'a pas le temps, car je considère cette absence de réponse à un mail de la même façon qu'une absence de réponse quand j'adresse la parole à quelqu'un.
Car je n'accepte pas non plus que les personnes à qui j'écris des courriels ne prennent même pas le temps de répondre (à moins bien sûr qu'ils n'aient pas le temps car ils sont en train de regarder les pubs entre deux blablas de Koh-Lanta ou de nettoyer amoureusement leur voiture au jet d'eau et à l'éponge).
C'est de l'impolitesse, je dirais même une insulte au temps passé à rédiger son message (souvent dans l'intérêt des destinataires).
En tous cas c'est mon avis.

Mais je ne veux pas m'arrêter sur cet exemple ponctuel même s'il est symptomatique.
L'idée générique est que nous avons le rôle d'éduquer nos enfants, et en aucun cas de satisfaire le moindre de leurs désirs sans rien exiger d'eux en retour (sans en faire pour autant des esclaves), alors même que la loi d'action-réaction régit l'univers tout entier.
Pourquoi alors de plus en plus de parents (et certaines "religions") élèvent leur progéniture au statut de dieux vivants ?
Je n'écrirai pas de livre sur la question (un billet de blog ça me suffit, je suis un gars "synthétique").
Mais j'ai quelques idées...(vous vous en doutiez bien...) :
1/ Si on est les parents d'un "dieu vivant", sans défauts et sans reproche, c'est sans doute qu'on est soi-même encore "plus mieux" (que les autres). C'est bon pour l'égo. Quel plaisir pour certains, de plus en plus nombreux bizarrement, de pouvoir crier à qui voudra l'entendre : "Ma fille est précoce !".
Forcément, à lui parler comme si elle était notre égal et à lui demander à 4 ans où elle a envie de passer ses vacances, pas étonnant qu'elle soit "précoce" (c'est une "néo-maladie" apparentée aux troubles "dys" et compagnie).
On va bien rire quand elle aura 16 ans...
2/ Ça fait plaisir de faire plaisir. C'est une de mes théories, qui m'a coûté une très longue dispute le jour de mes 18 ans, mais je pense que c'est un fait. On ressent du plaisir lorsque l'on sait que l'on satisfait les désirs de l'autre. C'est vrai pour les cadeaux (mais aussi pour les bons petits plats et plus si affinités ;-)  de plus en plus hors de prix que les parents offrent à leur enfants (JOTT à €300, Iphone à €800...).
3/ On se dit qu'ils nous aimeront plus si on les comble de bonheur et de cadeaux et qu'on assouvit le moindre de leurs désirs. Rien n'est plus faux car tout est relatif : Il faudra toujours faire mieux que le copain ou mieux que la dernière fois.
Qui plus est, les enfants en veulent toujours davantage. Ils ont du mal à "mesurer" dans l'absolu, encore plus de comparer avec ceux qui n'ont rien (et pourtant ce n'est pas faute de leur dire !), et demandent par principe (évolution, progrès ?) toujours plus.
4/ C'est reposant et facile. Tu veux une JOTT pour Noël (décidément, j'en ai contre eux, on croirait que c'est du vécu ;-), OK je vais te l'acheter !
Si la réponse est non, il faut expliquer pourquoi, se justifier, parlementer, discuter (et éventuellement se disputer avec le conjoint s'il n'est pas d'accord - grande spécialité des enfants), etc, etc...


Je pense pour ma part que la fainéantise et la facilité sont les raisons (société de loisirs oblige) qui l'emportent pour expliquer cette "démission" du rôle d'éducateur que devrait pourtant tenir tous les parents.
Les enfants le savent (inconsciemment, mais pas tout à fait), et l'exploitent.
Il le savent et l'exploitent depuis qu'ils ont 3 mois et qu'ils ont compris que s'ils hurlent très fort assez longtemps on vient pour les prendre au bras et les bercer.
Sauf si on les laisser pleurer.
Et ça va faire bizarre à certains, mais l'Éducation, c'est aussi ça parfois...