mardi 21 février 2017

Le plaisir d'obéir

Suite de mon article Réfléchir ou obéir, réflexion suscitée par ma fille qui a fait sa communion, voici la suite de mes idées sur le sujet, davantage cette fois motivée par mon sentiment face aux ramadan en cours et plus généralement à toutes les formes de privation ou de préceptes équivalents.

Comme je le disais aussi dans un autre article sur le fonctionnement du cerveau, nos actions sont essentiellement guidées par la maximisation du plaisir (et de la quantité de dopamine dans le cerveau). Nous faisons (ou essayons de faire), inconsciemment, ce qui nous procure le plus de plaisir : manger, boire, se soulager, avoir des relations sexuelles, sont les bases qui nous ont permis de faire perdurer la race humaine (ceux pour qui ce n'était pas le cas ont tout simplement été éliminés par le principe de sélection naturelle).

Il est étrange d'être forcé de constater que le fait d'obéir soit aussi un plaisir : en effet, il nous permet de nous donner la sensation d'être au sein d'un mouvement plus large (le troupeau de moutons), et nous a ainsi sûrement permis de survivre par le groupe, là où une race exclusivement individualiste n'aurait jamais pu se développer et tout simplement survivre face aux menaces extérieures (animaux sauvages, météo...).
Les musulmans sentent la puissance du groupe quand ils attendent avec impatience la date de leur jeûne prochain (pourtant décidée par leurs semblables), et se font un plaisir de se confronter à ce qui devient pour eux un "défi" à surmonter.
Les juifs prennent plaisir à se comporter, s'habiller, se coiffer de la même façon que leurs semblables, en suivant une foule de préceptes sans aucun sens intrinsèque, quitte à faire complètement disparaître leur personnalité propre !
Les catholiques ne sont pas en reste et apprécient de se retrouver ensemble sur leurs nénuphars de bénitiers.
Malheureusement, l'être humain n'est par essence pas très mesuré : notre amour immodéré pour la nourriture grasse a persisté et l'obésité menace à présent plus d'un tiers de la population mondiale, un homme marié va continuer à regarder la femme de son voisin, et aussi, l'Homme va s'inventer des commandements divins à suivre là où il n'y a pourtant aucune obligation.
Pourquoi ? Par plaisir ! Parce qu'il est particulièrement rassurant de faire comme son voisin plutôt que de chercher à agir de la façon la plus intelligente possible (bien que cela soit suffisamment satisfaisant pour une petite minorité de personnes, que le système va méthodiquement chercher à aplatir).
Prenons un dernier exemple, terrible, mais caractéristique : les nazis de la seconde guerre mondiale.
Il n'étaient à proprement parler pas tous atteint de folie : ils ressentaient (simplement) du plaisir dans le fait de constituer une communauté soi-disant supérieure, et étaient pour cela prêts à ôter la vie à des centaines (de milliers) de personnes innocentes. Tout cela par plaisir. CQFD.

Vue ainsi, la nature humaine n'est pas bien jolie. Elle nous a pourtant permis de nous protéger de tous les autres prédateurs et d'explorer des comètes en mouvement dans notre système solaire.
Saurons-nous maintenant protéger notre planète jusqu'au moment où nous devrons la quitter pour faire survivre notre espèce ? Rien n'est moins sûr...

1 commentaire:

  1. En repensant à cet article, je me disais que les interdits alimentaires religieux de tout poil (pas de viande le vendredi pour les catholiques, pas de porc pour les juifs et les musulmans, voire pas de nourriture du tout pour les périodes de jeûne), étaient vraiment symptomatiques d'un plaisir pris à obéir à des ordres et des rituels aujourd'hui dénués de toute logique...

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Merci de respecter les règles élémentaires de la politesse