lundi 24 juin 2019

Faudrait-il rémunérer le don de sang ?

Je vous le dis tout de suite, je n'ai pas d'avis arrêté sur la question.
Sur ce sujet là comme sur beaucoup d'autres, je pense en effet qu'il n'y a pas de solution miracle ou de vérité absolue.
Mais comme j'ai donné mon sang hier (j'estime avoir cette responsabilité depuis que j'ai appris la malédiction qui me touchait : être O négatif, à savoir pouvoir donner à tout le monde mais ne recevoir que de son groupe).

En ce qui me concerne, et s'il fallait s'en tenir à de la pure analyse textuelle, je crois qu'il est illogique de rémunérer un don.
En effet, si l'on se réfère à la définition du web, donner c'est l' "Action d'abandonner gratuitement (donner) à qqn la propriété ou la jouissance de qqch."
En partant de là, la rémunération d'un don est juste impossible. Dans ce cas, il s'agit d'un acte marchand, ni plus ni moins (produit contre rémunération).

Éthiquement parlant, cela revient donc à se demander si l'on peut accepter, globalement, la "marchandisation" du corps humain.
Ne nous voilons pas la face : C'est déjà ce qui est pratiqué pour la GPA : Quelqu'un a besoin d'une partie du corps d'un autre, qu'il lui loue (dans ce cas), ou qu'il achète (sang, ou pire encore, organes...).
Le dilemme éthique est évident : Les personnes dans le besoin devraient-elles vendre une partie de son corps pour pouvoir simplement vivre, alors que d'autres, plus aisées, les rémunèreraient pour cela ?

Le don du sang est heureusement très loin de se rapprocher d'un don d'organe (poumon, rein), mais le "principe" reste malgré tout le même.
Ce "principe", qui en cela rejoint une question de "morale", diffère selon les pays :
Officiellement, l'OMS a demandé en 1997 (source) à ce que tous les dons de sang soient gratuits dans tous les pays. Mais moins de la moitié en ont fait une obligation.
Ainsi aux Etats-Unis, l'hyper-capitalisme ambiant fait accepter cette démarche de marchandisation de son propre corps comme un simple "business".
Les "America's Blood Centers" comptent sur les dons gratuits (pléonasme ?), mais il est commun d'être rémunéré, ailleurs, pour ses dons de plasma.
Il est aussi possible d'y "vendre" différents types d'organes et de tissus (je ne rentrerai pas dans les détails).

Je poserai juste la question qui tue (c'est le cas de le dire), à savoir, faut-il refuser le "don payant", sachant que celui-ci pourrait permettre de sauver beaucoup plus de vies que le "don gratuit" ?

Dans un monde parfait, tout le monde prendrait soin de son prochain, et ce genre de question ne se poserait pas.
Mais malheureusement, l'altruisme ne fait pas partie des valeurs les mieux partagées par l'espèce humaine.
Si la marchandisation permet alors de résoudre un problème de pénurie des dons, ne serait-il pas logique de l'accepter, ou tout du moins d'y réfléchir sérieusement ?
Et si on demandait l'avis aux français sur la question ?

1 commentaire:

  1. La question se pose logiquement, mais quand on voit l'exemple américain (reportage) et surtout, la (pauvre) qualité du questionnaire d’éligibilité au dons VS l'entretien médical francais, on sens bien que n'importe qui peut biaiser le systeme et donner son sang alors qu'il ne pourrait pas chez nous. Et ca, ca calme... (Signé Thierry EFS :) )

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Merci de respecter les règles élémentaires de la politesse