mardi 21 février 2017

Alzeihmer et démocratie

Je sais, vous allez me dire "Quel rapport entre cette maladie et la démocratie".
Et bien lisez-moi et vous allez le savoir...

Avant tout je précise que j'ai "le droit" d'écrire sur le sujet. En effet, ma mère est atteinte de cette pathologie et je suis donc dans la position de ce que l'on appelle un "aidant", position connue pour être des plus désagréables.
En effet, le malade, passé un certain stade, ne se rend plus compte de son état (ni de rien d'autre d'ailleurs). Ce sont par contre les aidants, la famille, les proches, qui "subissent" la maladie, et voient les gens qu'ils ont aimé tantôt se transformer progressivement en mort-vivants, ne survivant que parce que l'on continue à alimenter leur corps, leur esprit étant lui déjà mort.

Et la démocratie alors ? J'y arrive...Selon un sondage pêché au hasard sur le net, plus de 85% des français seraient favorables à l'euthanasie - belle majorité, non ?
Si nous étions dans une démocratie digne de ce nom, les politiques se saisiraient de cette volonté du peuple, la confirmeraient éventuellement par un référendum, et écriraient les lois qu'il faudrait pour l'appliquer et l'encadrer. C'est aussi simple que ça.



Mais chez nous, ce n'est pas le cas. Comment ça marche alors ?
C'est simple à comprendre : La vie politique en France oscillant de façon permanente entre la gauche et la droite, et étant tiraillée par la pression des lobbies, nous avons deux écoles, deux sons de cloches :
D'un côté, la droite, qui a été au pouvoir et questionnée sur le sujet, a répondu en la personne de son premier ministre de l'époque, François FILLON, en 2011 : "La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s'accorder le droit de donner la mort. J'estime que cette limite ne doit pas être franchie". Les lobbies catholiques ont gagné, point final.
Avec la gauche, le son de cloche est différent. On est plus "enclin", mais encore très frileux. L'assemblée est en train de voter un "droit à la sédation profonde et continue"...Mouais, super, on va être dans le coma tant qu'on meurt pas d'autre chose...Très joyeux !
Il reste encore le cas de Vincent LAMBERT, sur lequel la Cour Européenne des Droits de l'Homme doit encore se positionner. Valider l'arrêt des soins sur cette personne serait un pas fait en avant vers le droit de mourir dignement.

Car c'est ce droit que revendiquent les partisans d'une euthanasie "active" comme on l'appelle, et qui est heureusement pratiquée en Belgique ou en Suisse, moyennant finance.
Glisser lentement dans le sommeil éternel pour ne pas peser sur ses proches et les détruire petit à petit à mesure que sa propre conscience disparaît purement et simplement.

Alors bien sûr j'entends de là les critiques : "Oui, la vie c'est sacré, personne n'a le droit de la retirer à quelqu'un...". Conneries. Si cela est la volonté de la personne, elle a le droit de choisir la propre mort si elle n'a pas envie de se suicider "sauvagement" (je vous épargne les exemples).
"Oui, mais c'est un suicide, et les suicidés ne vont pas au paradis..."  A ceux-là je réponds ce qui a 99% de chances d'être la vérité, à savoir : "Quand tu es mort, tu ressens exactement ce que tu ressentais avant d'être né : rien". Point.

Mais nous approchons doucement et sûrement d'un nouveau choix pour notre pays :
Y aura t-il un politique qui proposera le référendum sur l'euthanasie active à son programme de 2017 ?
Cela pourrait être un sérieux avantage pour son élection...

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