mardi 21 février 2017

Prime à la vieillesse

Cette question me trotte dans la tête depuis longtemps, et la réponse que je vais y apporter pourrait bien atteindre le niveau d'impopularité de la retraite à 65 ans...
En effet, parmi les nombreux "acquis" que les français ne sont pas prêts d'abandonner, il y a(vait) la retraite à 60 ans, qu'il aurait fallu conserver même si l'espérance de vie des français avait dépassé 100 ans, et, la fameuse "ancienneté".
Tout le monde le sait mais ce "principe", je le rappelle, est d'augmenter progressivement, systématiquement et constamment tout salarié, du moment qu'il est dans la même entreprise ou l'administration depuis un moment.

Alors oui, il faut combler le "manque à gagner" dû à l'inflation.
C'est d'ailleurs l'idée même du calcul de la prime "GIPA", payée aux fonctionnaires dont l'augmentation de salaire a été moindre que l'inflation elle-même.
Par un savant calcul, on leur paye à peu près chaque année la différence entre l'augmentation du prix de la vie et celle de leur salaire.
Simple, efficace, intelligent (et désolé encore, mais inventé par la droite, pourtant peu connue pour son support aux fonctionnaires...)

Mais non, il ne faut pas systématiquement augmenter quelqu'un juste parce qu'il est "dans la boîte" depuis longtemps.
Tout travail méritant salaire (et vice-versa en l'occurrence), une augmentation doit venir récompenser une augmentation de la qualité et/ou de la quantité de travail (j'ai dit un gros mot, là ?).
En effet, quel que soit le poste occupé et le travail à effectuer en échange de salaire (c'est le principe), et du changement de couches de bébés à la planification de l'installation de pare-feux pour une multinationale, tout poste demande une certaine "technicité" qui peut être améliorée avec le temps et l'expérience...ou pas...
L'employé peut en effet, avec le temps, améliorer sa "vitesse d'exécution", la qualité du travail rendu, avoir des idées qui permettent d'économiser du temps ou de l'argent (tout le monde s'en fout dans l'administration mais bon ;-) ), etc...
On peut aussi lui confier de nouvelles tâches car il maîtrise mieux son environnement ou a plus de temps disponible car il exécute plus vite les tâches auxquelles il est désormais aguerri.
Il est alors tout à fait normal que lors de son évaluation (annuelle), cela soit pointé et encouragé par une augmentation, proportionnelle à l'effort consenti (ça s’appelle de l'action-réaction tout bêtement - c'est "physique").


Mais il peut aussi se lasser d'un travail répétitif, se concentrer sur sa vie privée en faisant passer son travail au second plan (ce qui n'est pas non plus tout à fait anormal), et, l'âge aidant, être fatigué, moins rapide, moins efficace...
Dans ce cas, aucune raison de l'augmenter, on pourrait même être tenté de baisser son salaire ou de le licencier pour embaucher un jeune !
De plus, les enfants étant partis de la maison, le crédit pour payer cette dernière étant peut-être fini, les "besoins" sont plutôt à la baisse (d'où la moyenne d'âge des personnes roulant en Mercedes et en BMW, qui ont enfin les moyens d'accéder au "superflu").

Les jeunes, parlons-en : ils sont embauchés au rabais (moins payés que les "anciens") parce qu'ils sont prêts à tout pour trouver un (premier) travail, peinant à prouver leurs compétences sans les indispensables "expériences professionnelles" - est-ce normal ?
Ils sont pourtant souvent bien plus "productifs" et motivés que des employés qui pensent ne plus avoir à fournir d'efforts parce qu'ils "font partie des meubles" et trouvent parfaitement normal et mérité de gagner plus juste parce qu'ils sont là depuis plus longtemps (tiens, ça me rappelle un vieux slogan ;-)
Du coup, s'ils ont le malheur de perdre leur emploi, plus personne ne veut d'eux parce qu'ils sont devenus "trop chers", et qu'ils ne sont quant à eux (logiquement) pas prêts à reprendre un poste payé comme un "débutant".

Pour résumer ma proposition, car problème => solution, l'idée serait d'augmenter systématiquement tout le monde chaque année pour combler l'inflation, et d'ajouter (ou de soustraire), une somme au salaire de l'année suivante en fonction des améliorations fournies l'année écoulée.
Pas d'amélioration = même salaire + l'inflation (attention - pas de surenchère "obligatoire" et non payée !), et même salaire "de base hors prime" pour le même travail quel que soit l'âge.
Je vous fais grâce du reste de la logique...
Et cette "prime au résultat" serait un droit opposable devant les prud'hommes

Voilà une bonne proposition bien iconoclaste dont pourrait par exemple se saisir notre ancien Ministre de l'Economie Emmanuel MACRON pour son futur programme, lui qui ambitionne d'accéder au pouvoir avec comme valeur essentielle le "travail" !

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