mardi 21 février 2017

Sphères de liberté

Officiellement (en tous cas selon Google), le terme n'existe pas (encore). Aurais-je enfin réussi à inventer quelque chose qui n'existe pas déjà ? ;-) C'était ma grande spécialité pendant mes études, et c'était souvent agaçant.

Alors c'est quoi, une "sphère de liberté" ? 
Et bien c'est l'espace virtuel, mais aussi réel, qui nous entoure tous en tant que personne (c'est tridimensionnel - une sphère - mais sur le dessin suivant, que j'ai repompé sur le net comme à mon habitude, c'est en 2D, pour plus de simplicité).

La personne est au centre de cette sphère, et n'entre pas en interaction avec les autres (personnes) tant que sa sphère de liberté n'intersecte pas celle d'une autre personne.

Un bon exemple pour matérialiser cette sphère, c'est la voiture.
On est à l'intérieur, seul ou en famille, on est content, on écoute de la musique ou les infos, on chante ou on téléphone.
Tout va bien tant qu'on ne rencontre personne.
Mais dès que quelqu'un traverse, quand autre voiture pénètre sur sa voie, ou quand on fait un écart parce qu'on est en train d'écrire un SMS au volant, les sphères de liberté entrent en collision.

Et c'est là qu'elles montrent leur défaut de fonctionnement : La personne dans sa sphère ne "voit pas" la sphère de l'autre, enfermé qu'il est dans la sienne. 
Plus grave, sa vision de la réalité est déformée de par le fait qu'il la voit au travers du filtre déformant de "l'humeur acqueuse" (si je peux me servir de cette image "biologique") contenue dans sa sphère.
Car, dans notre sphère, on a toujours raison.

Ainsi, je me suis fait klaxonner de nombreuses fois à la sortie de mon lotissement parce que j'osais imposer ma priorité à droite (et que je "bafouais" la fausse "priorité à gauche" de la sphère de liberté de l'autre).
Ce matin encore, je me suis fait insulter par une famille après avoir rechigné à les laisser traverser la route en dehors des passage cloutés après qu'ils se soient littéralement jetés sur la route en me faisant signe d'arrêter pour laisser passer leurs enfants.
Dans leur sphère de liberté, ils ont défendu leur progéniture, leur intérêt à traverser là où ça les arrangeait pour avoir à marcher le moins possible, et qu'importe s'il n'y avait pas de passage clouté. Ils m'ont même dit que je roulais trop vite alors que je venais de démarrer d'un feu rouge et que j'étais sans aucun doute possible à moins de 50 km/h. Leur vision même de la réalité était totalement déformée et donc fausse.

Autre exemple : un ami ne comprenait pas pourquoi sa responsable au travail lui avait retiré ses "heures supplémentaires" (le droit de faire des heures en plus payées plus).
Elle lui a expliqué que c'était parce qu'il avait déjà pris 5 semaines de maladie depuis le début de l'année, officieusement pour aider sa compagne enceinte et clouée au lit.
Dans sa sphère de liberté, au-delà de laquelle il n'est pas instinctif de réfléchir, il avait parfaitement le "droit" de s'absenter, le médecin l'ayant déclaré lui-même malade pour qu'il puisse ne pas travailler et s'occuper de sa conjointe. Il ne voyait même pas l'illégalité même de la démarche et encore moins le fait que cela avait pénalisé ses collègues et sa société, ayant pris en Août autant de jours de (fausse) maladie qu'on a normalement de congés pour toute l'année (bon OK, c'est un fonctionnaire, mais ça ne change rien).

Les exemples se multiplient à l'infini et vous en avez tous rencontré de très nombreux au cours de votre existence, peut-être même tous les jours.
Je ne parlerai même pas ici des problèmes de religion (que j'ai largement traité par ailleurs sur ce blog), qui eux touchent aussi la question de la sphère privée / sphère publique qui n'est pas très loin de la notion de sphère de liberté.
Mais comme j'aime essayer de proposer des solutions aux problèmes que je rencontre (et ici c'est bien un problème, car les gens se battent, voire s'entretuent pour ça), je vous livre ici ma façon de le résoudre :

J'ai ma sphère de liberté aussi. Donc en premier lieu, mon instinct de "conservation", appelez-le comme vous le voudrez, m'incite à y rester et à insulter celui qui ose y pénétrer.
J'essaie donc de m'extraire rapidement de cette dernière, et de regarder l'intersection "du dessus", de "plus haut".
De là, on voit mieux qui est rentré dans qui, et à la manière d'un policier qui dresserait un constat après un accident entre deux voitures, j'essaie de voir les responsabilités de chacun et en déduire qui a "plus raison" ou "plus tort" que l'autre, sachant qu'il arrive rarement que ce soit du 100%.
Ça s'appelle relativiser les choses, au sens Einsteinien du terme.
Mais ça n'est pas facile et lorsque qu'on le fait, on se fait souvent taxer de "scientifique froid et sans cœur", parce qu'on a osé sortir de cette bulle sécurisée où l'on doit à tout prix défendre ses intérêts, ceux de sa famille et de ses enfants, même si on a tort.

Je ne suis pas parfait pour autant.
Mais pendant que j'écris ces lignes, je m'aperçois malgré tout que j'empiète sur les sphères de liberté de ceux qui pourront me lire, parce que j'ose leur "donner des conseils" sur leur façon de réfléchir leur relation par rapport à l'autre (et je pense à une personne en particulier).
Malheureusement aussi, je pense que les personnes qui auront le plus besoin de ces conseils ont peu de chance d'être en train de finir de lire cet article...Ils sont plutôt devant la TV en train de regarder Koh-Lanta...
Mais doit on pour autant se taire même quand on sait qu'on a raison ?
Ça n'est pas mon style, vous aurez facilement pu vous en apercevoir en parcourant ce blog...;-)

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Merci de respecter les règles élémentaires de la politesse